Ma mission

Inspirer les femmes, loin des diktats de la mode. Proposer une nouvelle façon de porter le kimono dans son quotidien avec élégance et simplicité. Ressentir ses émotions, respecter sa morphologie pour plus de bien-être, de beauté intérieure et de joie rayonnante.

Confidences...

"Nous étions trois enfants assis à l’arrière de l’AMI 6.

Vous vous souvenez de la vitre arrière inclinée, protégée par une casquette ? Même sous la pluie, quand mon père jetait un coup d’œil dans le rétroviseur, rien ne lui échappait.

Pour l’heure, ce qu’il regardait, c’était la porte de la maison, où ma mère allait apparaître. Le moteur tournait déjà et la fumée de sa Gitane s’envolait par la vitre à glissière. C’était dimanche, il faisait beau.

Elle arriva enfin, la femme de mon père. Coiffée, maquillée, un petit sac à la main noir et vernis, comme ses escarpins à talons bobines. La portière s’est ouverte. Vous vous souvenez comment elles prenaient place dans les voitures, les femmes de cette époque ? Les fesses d’abord, puis la jambe gauche, enfin la jambe droite, et la portière se refermait."

Naissance d'une marque

D'autres moments précieux de mon enfance ont été les germes de la créatrice que je suis devenue. Ils m'ont permis d'accéder sans détour au secret du désir, au langage du textile, à cette écriture cryptographique qu'on appelle élégance, et qui n'est compréhensible qu'aux yeux de certain(e)s. Je ferai néanmoins un détour dans l'industrie en tant qu'ingénieure chimiste. C'est la naissance de mes filles qui m'insuffla le déclic pour reprendre cette route abandonnée. Autodidacte de cœur, des formations à Supdemod-Lyon et à la Chambre syndicale de la haute couture à Paris complèteront mon cursus.

En 2004, je fonde ma marque éponyme, la maison CATHERINE VALENTIN. L'atelier est alors dédié à la création sur mesure de vêtements haut de gamme pour des femmes féminines et exigeantes. À l'écoute de leurs attentes, je comprends à quel point le vêtement est le prolongement de soi. Il témoigne d'un fort désir de singularité.

Parallèlement, je travaille le kimono sans relâche depuis le début de ma transition professionnelle, et il deviendra ma pièce maîtresse à partir de 2018. Cette pièce iconique du Japon, qui ne fait pourtant pas partie de notre culture, n'a pas son pareil à mes yeux pour exprimer avec simplicité et authenticité toute la féminité.

Je présenterai avec succès ma première collection de kimonos à Paris en 2018 au salon du Made in France, Porte de Versailles.

Le textile jacquard

Ma rencontre avec le textile jacquard remonte à mes voisins d'enfance : des tisseurs, qui me comblaient en me donnant régulièrement des échantillons de tissu. C'est ici que, l'air de rien, j'ai appris l'odeur du textile, sa main, son tombé, sa lumière, les couleurs entre elles, les fleurs, la soie...

Ce que j'aime dans le jacquard, c'est qu'il est réversible. Il donne à voir un endroit et un envers dont le motif peut être radicalement différent mais tout aussi somptueux. Ces textiles me fascinent comme les deux facettes d'une personne : intériorité et extériorité. Ils laissent toute la place à une histoire à raconter, un voyage intérieur à vivre.

C'est toujours avec cette même mémoire, ce même appétit, cette même passion, qu'en période de sourcing, je pars sentir la vibration des motifs à définir avec notre tisseur. J'ai toujours à cœur de transmettre en toute humilité, ce quelque chose qui viendra toucher la sensibilité de chacune quand elle portera son kimono.

Tous nos tissus jacquard sont certifiés OEKO-TEX®100.

Un peu d'histoire...

Le procédé de tissage jacquard a été inventé par Joseph-Marie Jacquard, soyeux lyonnais en 1800. C'est une révolution, puisqu'il permet de tisser directement le motif plutôt que de l'imprimer. Les métiers à tisser sont impressionnants par le nombre de fils différents utilisés. Cette nouvelle technique apporte beaucoup de reliefs et de caractères aux textiles.